Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, se rendra cette semaine au Vietnam et en Chine pour renforcer les relations économiques et commerciales suite à l’augmentation des tarifs douaniers imposée par son homologue américain, Donald Trump.
Il s’agit du premier voyage du Premier ministre en Asie cette année, dans une région qui prend désormais une importance particulière après que Trump a annoncé mercredi qu’il appliquerait un tarif universel de 10%, en plus de prélèvements supplémentaires atteignant 20% pour l’Union européenne , 34% pour la Chine et 46% pour le Vietnam, entre autres pays.
Concrètement, et compte tenu de ce nouveau contexte géopolitique, Sánchez visitera ces pays avec le double objectif commercial et économique, pour diversifier les marchés en ligne avec l’autonomie stratégique que le Premier ministre a défendue au sein de l’Union européenne, avec laquelle cette tournée a été coordonnée.
À cette fin, le président sera accompagné du ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, et du ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas. Au programme de Sánchez figurent des visites à Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville, respectivement mercredi et jeudi, et à Pékin, vendredi.
Il s’agit de la première visite officielle d’un Premier ministre espagnol au Vietnam. Plus précisément, à Hanoï, Sánchez rencontrera les quatre plus hautes autorités du pays : le président, le Premier ministre, le secrétaire général du Parti communiste et le président de l’Assemblée. Ce voyage revêt donc également une importance politique, selon des sources à la Moncloa.
DIVERSIFIER LES MARCHÉS
Les mêmes sources soulignent que ce voyage ne vise pas à remplacer les relations existantes avec les États-Unis, mais plutôt à diversifier les marchés, à ouvrir des opportunités et à réduire la dépendance. C’est pourquoi Sánchez se rendra au Vietnam accompagné d’un groupe d’ hommes d’affaires espagnols et participera à un forum d’affaires à Hô-Chi-Minh-Ville.
Une déclaration commune devrait également être adoptée et une série de mécanismes seront promus par la signature de protocoles d’accord visant à développer les aspects politiques et commerciaux. Ces protocoles faciliteront le dialogue pour la mise en œuvre de différentes politiques dans des domaines tels que l’agriculture et la pêche. Un protocole d’accord sera également élaboré dans les domaines de la culture et des sports, l’Espagne disposant d’une forte présence internationale dans ces domaines, ce qui, selon des sources internes, suscite un vif intérêt de la part de l’exécutif.
Enfin, un accord financier d’une valeur de 300 millions d’euros sera signé pour favoriser l’entrée des entreprises espagnoles au Vietnam.
Sánchez se rendra ensuite en Chine pour rencontrer à Pékin des représentants de grandes entreprises chinoises susceptibles d’investir en Espagne. Il prévoit de signer un accord, préparé suite aux plaintes formulées par les secteurs médical, pharmaceutique et cosmétique espagnols suite à sa précédente visite, qui facilitera sa présence dans le pays.
Selon des sources à la Moncloa, cette mesure vise également à réduire l’important déficit commercial de l’Espagne avec ces deux pays. L’objectif du gouvernement est de corriger cet important déséquilibre commercial, qui représente plus de 70 % du déficit total de l’Espagne, soit environ 38 milliards d’euros.
La rencontre de Sánchez avec le président chinois Xi Jinping vendredi prochain coïncide avec le 20e anniversaire du partenariat stratégique global entre les deux pays, un événement à l’occasion duquel les autorités chinoises ont également invité le roi et la reine à effectuer une visite d’État dans leur pays en 2025.