La société civile française et les acteurs engagés dans la réouverture du Canfranc commencent à se mobiliser. La première réunion de la période de consultation publique pour l’achèvement des tronçons restants en France, l’un des derniers obstacles au retour de la ligne internationale , aura lieu mardi. La réunion, qui se déroulera à partir de 18 heures à Oloron-Sainte-Marie, servira de signal de départ à plusieurs réunions qui s’étaleront dans le temps jusqu’à la fin de l’année. La SNCF , principal opérateur ferroviaire en France, présentera ainsi le projet d’achèvement des 85 kilomètres restants entre Pau et le tunnel du Somport. Selon les autorités françaises, celui-ci sera achevé d’ici 2032.
Le calendrier prévoit d’autres réunions dans différents lieux de la région Nouvelle-Aquitaine les 3, 8, 17, 20 et 26 octobre. En novembre, des réunions sont prévues les 14 et 19, ainsi que les 10 et 16 décembre. Ce calendrier abordera, au travers de conférences et de tables rondes, des questions telles que la fourniture de services aux voyageurs et aux marchandises, le retour socio-économique pour le territoire et l’ impact environnemental. Depuis cet été, des citoyens anonymes, des représentants politiques et des associations peuvent apporter leurs contributions via une page de transparence. Le délai sera clos le lendemain de la dernière réunion, le 20 décembre.
Ce portail montre déjà certains des objectifs fixés par la SNCF une fois la ligne réalisée. L’intention est de faire circuler chaque jour treize convois appelés TER (trains régionaux français qui circulent habituellement dans une même région) en aller-retour, dont trois vers Canfranc. De plus, l’infrastructure pourrait accueillir deux trains longue distance en aller-retour entre Saragosse et Pau, ainsi que permettre le passage d’un train touristique. En ce qui concerne les trains de marchandises, le nombre pourrait être d’une dizaine en aller-retour.
Pour l’heure, les études préliminaires ont débuté en septembre. Dans un avenir proche, la demande de passagers, les prévisions de trafic et les limitations que peut présenter la ligne internationale seront abordées en détail. Parallèlement, des études techniques sont en cours, selon la SNCF, et les études environnementales, acoustiques et socio-économiques seront laissées pour plus tard. Ces questions, en revanche, seront traitées dans les consultations. Cependant, l’entreprise s’attend à ce que le projet soit déclaré d’ utilité publique d’ici deux ans, en 2026, et que les travaux commencent en 2027 avec un horizon 2032.
CONTACTS DES DEUX CÔTÉS DU TUNNEL
Tout est sur le papier, même si du côté espagnol les rénovations sur le tronçon entre la capitale aragonaise et Canfranc ont été constantes ces derniers temps. Par exemple, les travaux entre Ayerbe et la gare internationale sont toujours en cours, bien qu’avec du retard, et pourraient être terminés d’ici la fin de l’année. Il en va de même pour les contacts entre les autorités des deux côtés du tunnel. En juillet dernier, a eu lieu la dernière réunion bilatérale entre les gouvernements d’Aragon et de Nouvelle-Aquitaine, à laquelle ont participé les dirigeants Jorge Azcón et Alain Russet, pour signer un nouvel accord de collaboration et exhorter l’Union européenne à accélérer la réouverture.
Comme ils l’ont rappelé alors, l’ADIF et le gouvernement espagnol réalisent des travaux d’une valeur de plus de 200 millions d’euros. Sans aller plus loin, le tronçon Ayerbe-Canfranc a reçu 155,2 millions d’euros répartis dans ses trois phases: Plascencia del Monte-Ayerbe (23,2, déjà terminé), Ayerbe-Caldearenas (58) et Jaca-Canfranc (45,6). A cela, il faut ajouter les actions en termes d’électrification et de modernisation de la route, 28,4 millions d’euros supplémentaires. En France, on estime que la régénération entre Oloron et Bedous a coûté 105 millions d’euros pour sa mise en œuvre en 2016. En 2010, la même chose a été faite avec le tronçon de Pau à Oloron. Bien qu’ils aient fait l’objet d’une réforme, ils devront être à nouveau adaptés.