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En Aragon, 14 projets pilotes seront lancés dans différentes zones de la province de Huesca

Le plus grand projet d’adaptation des Pyrénées au changement climatique est en cours

Redacción lundi, novembre 4, 2024 / 11:49

Les Pyrénées sont menacées par le changement climatique à un rythme accéléré, encore plus que d’autres territoires. Selon la communauté scientifique, la température a augmenté de 30 % de plus que la moyenne mondiale au cours des six dernières décennies. Atténuer les impacts, amplifiés par les activités humaines, nécessite une action urgente et à grande échelle qui ne tienne pas compte des frontières. Ce besoin est à la base du projet européen Life Pyrenees4clima, « Vers une communauté de montagne transfrontalière résiliente au changement climatique dans les  Pyrénées 2024-2031 », auquel participent également six autres régions d’Espagne, de France et d’Andorre.

Coordonné par l’ Observatoire Pyrénéen du Changement Climatique (OPCC) de la Communauté de Travail des Pyrénées (CTP), il s’agit d’un projet qui déploiera la première stratégie transfrontalière européenne sur le changement climatique, l’ EPiCC, dans l’environnement local. En fait, son engagement à intervenir sur les territoires de la zone pyrénéenne est l’un de ses grands atouts. À cette fin, au cours des huit prochaines années, 33 cas pilotes seront lancés grâce à cette collaboration transfrontalière entre sept communautés: Andorre, Aragon, Catalogne, Navarre, Pays Basque, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.  Au total, 46 entités des sept communautés déploieront des actions communes pour renforcer la résilience dans les Pyrénées en appliquant des mesures d’adaptation au changement climatique dans plusieurs domaines de travail. Le budget est de près de 20 millions d’euros, dont 60 % financés par des fonds LIFE.

14 CAS PILOTES EN ARAGON

L’Aragon sera le territoire où seront lancées le plus d’expériences, soit 14 au total. Les partenaires participant à  Life Pyrenees4clima  sont le Département de l’environnement et du tourisme du gouvernement d’Aragon, le Centre de recherche et de technologie agroalimentaire d’Aragon (CITA), Fundesa, plusieurs entités du CSIC (l’Institut pyrénéen d’écologie, le Musée national des sciences naturelles et l’Unité de Saragosse de l’Institut national géologique et minier d’Espagne) et le  GECT Pyrénées-Pyrénées. En outre, d’autres entités transfrontalières seront impliquées dans les différents cas pilotes.

L’un des cas déjà en cours est celui de Formigal, où de bonnes pratiques de restauration écologique seront mises en œuvre grâce à des solutions fondées sur la nature. Piloté par le Conservatoire botanique national de Midi-Pyrénées, il vise à améliorer les connaissances et les techniques de restauration écologique des sols dégradés à l’aide de semences locales.

D’autres solutions basées sur la nature seront développées dans la vallée de Benasque et à Panticosa:  deux projets pilotes porteront sur le rôle protecteur des forêts et/ou sur la construction de structures simples en bois contre les risques naturels et climatiques. Dirigés par  l’AECT Pirineos-Pyrénées et le CSIC-Museo Nacional de Ciencias Naturales, ils testeront comment la forêt peut servir, d’une part, de protection contre les avalanches ; et, d’autre part, de protection contre les mouvements de terrain, les chutes de blocs, les glissements de terrain et autres risques naturels. Des travaux ont déjà commencé pour collecter, décrire et inventorier les solutions existantes dans la chaîne pyrénéenne, dans le but d’élargir leur applicabilité. En outre, des relevés topographiques ont été réalisés à l’aide de drones équipés de capteurs Lidar dans les différentes zones d’étude. Le développement d’un site expérimental pour les tests et les essais est également prévu, ainsi qu’un système d’alerte pour les situations d’urgence.

Dans les sources du fleuve Gállego et dans le parc national d’Ordesa et du Mont-Perdu, l’impact du changement climatique et la vulnérabilité des territoires de haute montagne seront étudiés, notamment en ce qui concerne les processus naturels et les activités économiques. Les résultats éclaireront les éventuels changements de politique pour la protection de l’espace naturel et la gestion des ressources, entre autres.

Un autre des grands projets de Pyrenees4clima  en Aragon est l’adaptation de l’économie de montagne au changement climatique. À Jaca et Canfranc,  de nouveaux produits touristiques seront développés, avec des ressources transfrontalières partagées et en adaptant les territoires au changement climatique. Sous la direction de Fundesa et de l’ADP, des connexions directes seront développées entre les offres de mobilité douce et collective (vélo et train) et de nouvelles offres de tourisme durable, entre autres actions. Ce cas a permis d’identifier deux défis majeurs : stimuler l’utilisation du train et structurer une offre touristique bien pensée et connectée. Entre autres, davantage de solutions d’agrotourisme et d’hébergement ont été proposées tant pour les visiteurs que pour les saisonniers, ou encore la revalorisation des grands itinéraires de randonnée transfrontaliers d’un point de vue gastronomique en valorisant les terroirs locaux.

À Jaca également,  un projet pilote mené par l’ Institut pyrénéen d’écologie du CSIC permettra de recréer des paysages résilients, en favorisant l’élevage extensif, le pâturage et les systèmes sylvopastoraux. À La Fueva, l’objectif sera d’améliorer la commercialisation des produits de l’élevage extensif. Mené par l’AECT Pirineos-Pyrénées, il se concentrera sur le développement de modèles socio-économiques locaux avec l’élevage extensif et sur la réduction des zones de maquis en cas d’incendies de forêt, afin de récupérer les pâturages.

À Biescas, Ligüerre de Cinca, Graus et Ara, des expériences de démonstration dirigées par  le CITA seront menées pour promouvoir la récupération de pratiques agricoles traditionnelles et rechercher des opportunités émergentes de nouvelles cultures plus adaptées au changement climatique dans les zones de montagne. En outre, un soutien technique sera apporté aux agriculteurs des Pyrénées pour qu’ils puissent développer la culture de truffes ou de plantes aromatiques et médicinales comme une opportunité émergente de diversification.

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