L’industrie agroalimentaire aragonaise a une fois de plus dépassé ses propres records, clôturant l’année 2024 avec un chiffre d’exportation record de 3,713 milliards d’euros. Cela représente une croissance de 5 % par rapport à 2023 et confirme la trajectoire ascendante du secteur, qui a quadruplé la valeur de ses ventes à l’étranger au cours de la dernière décennie, consolidant ainsi sa position de pilier essentiel de l’économie aragonaise. Il s’agit d’une excellente nouvelle dans un contexte difficile pour le commerce extérieur aragonais, provoqué par les droits de douane imposés par Trump sur des secteurs comme le vin.
Le sous-secteur de la viande continue de montrer la voie, connaissant une augmentation de plus de 8 %, passant de 2,271 milliards d’euros d’exportations en 2023 à 2,457 milliards d’euros en 2024. La Chine reste la principale destination de ces produits, avec un chiffre d’affaires de 314 millions d’euros, suivie de près par l’Italie (305 millions d’euros), avec une diversification croissante vers les marchés asiatiques et d’Europe de l’Est.
Les performances des autres secteurs agroalimentaires ont été mitigées, avec toutefois une croissance notable dans les fruits et légumes (6,8 %), les huiles (67 %), les jus (31 %) et les produits de boulangerie et de pâtisserie (1,2 %). En revanche, des secteurs comme la minoterie, la confiserie et le vin ont enregistré de légers reculs.
L’EUROPE, DESTINATION PRINCIPALE
L’Europe demeure la principale destination des exportations alimentaires aragonaises, représentant 69 % du total, tandis que les marchés asiatiques en représentent 26 %. Ensemble, la France, l’Italie, la Chine, le Japon, la Pologne, l’Allemagne, le Portugal, la Roumanie, les Philippines et le Royaume-Uni représentent 71 % du total des ventes à l’étranger du secteur.
Outre son poids dans la balance commerciale, l’industrie alimentaire a été essentielle à l’excédent commercial de l’Aragon, contribuant à plus de 80 % de ce solde positif en 2024, avec une contribution supérieure à 2,9 milliards d’euros.
LES RÉCLAMATIONS DU SECTEUR
Malgré ces résultats positifs, le secteur exige un soutien institutionnel accru pour maintenir sa croissance sur les marchés internationaux. L’une de ses principales revendications est une campagne nationale de promotion des produits alimentaires aragonais, qui renforcerait la présence des produits aragonais dans les salons et les missions. Actuellement, la participation à ces événements stratégiques est jusqu’à quatre fois plus coûteuse pour les entreprises agroalimentaires de la région que pour celles des autres régions.
Un autre aspect clé est l’amélioration desinfrastructures logistiques. L’Aragon s’est imposé comme un pôle majeur de la transformation agroalimentaire, mais pour maintenir sa compétitivité, il est essentiel de garantir un approvisionnement stable en matières premières et un accès efficace aux marchés étrangers. À cet égard, le secteur souligne la nécessité d’améliorer l’accès au marché européen par les Pyrénées et d’optimiser les liaisons ferroviaires avec les ports des côtes méditerranéenne et atlantique.
BAISSE GÉNÉRALISÉE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
La croissance de l’industrie alimentaire contraste avec la tendance générale des exportations aragonaises, qui ont enregistré une baisse de 4,9 % en 2024 par rapport à 2023, pour un total de 16 766,6 millions d’euros. En Espagne, les exportations ont progressé d’à peine 0,2 %, mais le déclin en Aragon a été plus prononcé, principalement dû à l’effondrement de 21,6 % des ventes à l’étranger du secteur automobile, historiquement le plus grand exportateur de la région.